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Savourons 2024

2 janvier 2024. C’est comme si je me réveillais après avoir dormi profondément : un peu KO, la tête engourdie, je ne réalise pas encore que le rêve est fini.

En l’écrivant , je m’interroge : faut-il employer le mot « rêve » ou « cauchemar » ? Le mois de décembre a été une véritable tempête dans nos vies. Décidément, depuis deux ans les fins d’année sont bien énergivores.

5 décembre 2022, mon frère annonce le décès de Papa. 5 décembre 2023, il ressent une douleur thoracique. Il est né avec une pathologie congénitale : un problème à la valve aortique. Apprendre qu’il allait devoir être opéré n’était donc pas une surprise en soi mais à 42 ans il n’imaginait pas que ce serait déjà l’heure.

Mon pot de bille s’est fissuré. En tant qu’ancienne instrumentiste en chirurgie cardiovasculaire, il ne fallait pas me faire de dessin pour m’expliquer la procédure ; je la visualisais parfaitement.

Elle est curieuse la vie : en quittant mon job d’infirmière, je pensais « tourner la page »… Mais je pense que même si je voulais refermer ce chapitre, je ne le pourrais pas : que ce soit avec mon fils ou aujourd’hui mon petit frère, la chirurgie cardiaque fera toujours partie de ma vie.

Mon mode de fonctionnement dans ces moments où tout semble nous échapper, c’est me plonger dans de l’organisation. Finalement, c’est chercher du contrôle au milieu de l’incontrôlable. Préparation du réveillon, plan B, C et D au cas où nous devrions faire passer le Père Noël plus tôt que prévu, préparation de l’accueil de ma belle-sœur et des cousins pendant le séjour de mon frère à l’hôpital…

C’est à ce moment-là que, pour pimenter un peu plus la situation, j’ai chopé le COVID.

« C’est comme dans Jumanji ! », me dit ma soeur, « Tu crois que c’est fini… et BAM ! »

Enfermée dans mon bureau pour tenter de freiner la dispersion du virus et sauver notre Noël en famille, je me suis plongée dans ma prochaine conférence. Le sujet attendu est intéressant : « La reconnaissance, une condition du bien-être au travail ». Quand je disais qu’elle est curieuse la vie : en voilà un beau thème à explorer avec juste deux billes dans le pot…

J’ai beaucoup pensé à cette histoire partagée par une amie :

« C’est une petite fille qui essaie de retenir une charrette sur un chemin boueux et chaotique.

Elle lutte de toutes ses forces…

Quand elle accepte qu’elle n’arrêtera pas la charrette, elle monte dedans grâce à la corde et tout s’apaise ».

C’est une sagesse bouddhiste qui aide à traverser les journées particulièrement difficiles.

26 décembre. Nous l’avons bien fêté en famille, ce réveillon ! Le Père Noël est passé comme prévu la nuit du 24 pendant que tout le monde dormait. Nous nous sommes remplis de chaque éclat de rire et des yeux pétillants des enfants. Mais la journée du 26, nous l’avons vécue en apnée en attendant des nouvelles de l’hôpital.

Pour « monter dans la charrette », les uns sont allés se promener, d’autres ont dessiné, d’autres sont restés dans leur bulle… Et nous avons laissé passer le temps.

Ils ont bien fini par arriver, ces mots que l’on attendait : « Ca s’est bien passé ».

Et nous voilà le 2 janvier ; je cherche la formulation de mes voeux pour cette nouvelle année.

En saisissant mon clavier, la chose qui me vient comme une évidence c’est ce message de mon frère la veille de son intervention :

« J’ai lu une citation qui disait « Quand la vie ne tient qu’à un fil, c’est fou le prix du fil… ».

Il invitait à s’arrêter :

«Prendre le temps d’y réfléchir pour penser à ce projet sans cesse reculé, à ce voyage toujours postposé, à ce truc à dire à cette personne depuis si longtemps… S’il n’y avait que ce précieux fil au-dessus de nos têtes, ça vaut peut-être le coup de réaliser ces choses avant qu’il ne casse. »

Je pense que 2024 ne sera pas plus simple que 2023. Ce sera la vie avec ses hauts et ses bas. Nous avancerons pas à pas et nous franchirons les obstacles, chacun à notre rythme.

Ce que je voudrais souhaiter c’est de monter dans la charrette et prendre le temps de savourer. Savourons chaque jour en prenant conscience du « prix du fil ».

Bonnes routes en 2024 !

 

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